LURÇAT Jean – Cote et résultats aux enchères

Tapisserie, Jean Lurçat

Résultat aux enchères lors d’une vente organisée par Maison de Vente GOOD de « Le loup et les insectes » de Jean Lurçat

3 800 €


Tapisserie en laine à décor polychrome d’un loup et d’insectes sur fond vert.
Signée en bas vers la droite.
160 x 177 cm.
Usures, manques et reprises en haut à droite.

Jean Lurçat est l’un des plus grands hérauts de la tapisserie du XXe siècle. Son travail, empreint de multiples références symboliques et stylistiques, porte une voix résolument humaniste, souvent véhiculée à travers un bestiaire original. Le Loup et les Insectes, oeuvre rare et complexe, participe du renouveau de la tapisserie que Lurçat fait entrer dans la modernité tout en ravivant sa tradition multiséculaire.

Une fable mystérieuse à la morale cachée


Un loup montrant ses crocs se retourne, comme pris au piège, au milieu de feuillages dentés qui projettent leurs ombres sur un fond vert. La scène intrigue par son aspect hors du temps, renforcé par des formes fortement stylisées. Si le sens de l’oeuvre n’est pas explicite – ce dont Lurçat est coutumier – l’artiste convoque un motif, le loup, ancré dans l’imaginaire collectif comme symbole de sauvagerie. Motif qu’il emploie dans d’autres oeuvres, telle Faute de loup, sous un angle identique : celui de l’animal dangereux, imprévisible et dévorateur. Mais dans notre tapisserie, le loup apparaît aussi comme une bête traquée, impuissante, neutralisée. Sa présence pourrait déjà clamer : « C’est l’aube d’un temps nouveau où l’homme ne sera plus un loup pour l’homme », épitaphe de la tombe de Lurçat à Saint-Céré dans le Lot.

Un dialogue fécond avec l’art médiéval.


Si Jean Lurçat a activement participé, par son oeuvre, à faire concourir la tapisserie dans le jeu des avant-gardes, il n’en conserve pas moins un fort attachement à l’histoire de ce médium. En 1947, deux événements confirment ce dialogue : la publication de l’ouvrage Le bestiaire dans la tapisserie du Moyen Âge, avec le photographe Robert Doisneau, et l’exposition La Tapisserie française du Moyen Âge à nos jours qui voyage au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et au Victoria and Albert Museum de Londres après une première escale au Musée national d’Art moderne à Paris. L’artiste s’inscrit ainsi dans une étonnante proximité avec l’art médiéval, dont témoigne également sa collaboration avec les manufactures des Gobelins et d’Aubusson.

Porteuse d’une aura médiévale dans une démarche résolument contemporaine, la tapisserie Le Loup et les insectes allie les qualités d’une fable humaniste et d’un mystère qui lui confère un caractère atemporel.


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